sement. — Ah ! dom larron, si tu n’es pas le plus couard des lièvres à deux pattes, tu vas me suivre derrière ce pavillon, sinon, je fouette à coups de fourreau d’épée ton ignoble face de malandrin.
Gérard de Chaumontel, pâle de courroux, allait peut-être, à l’extrême jubilation de Mahiet, accepter sa provocation, lorsqu’un des parrains du chevalier lui dit :
— Ce bandit veut sauver son client en te provoquant au combat, ne tombe pas dans le piége.
Gérard de Chaumontel, suivant ce prudent avis, répondit à Mahiet d’un air méprisant : — Lorsque, par les armes, j’aurai convaincu cet autre manant de son imposture, je verrai si tu mérites que je relève ton insolent défi.
— Tu veux donc tâter du fourreau de mon épée ? — s’écria l’avocat. — Mort-Dieu ! je ne te ménagerai pas le régal, et si ta face patibulaire ne rougit plus de honte, elle rougira sous mes coups !
— Pas un mot de plus, sinon je te fais expulser de la lice par mes hommes, — dit le héraut d’armes à Mahiet ; — un parrain n’a pas le droit d’injurier l’adversaire de son client.
Mahiet comprit qu’il serait obligé de céder à la force et se tut en jetant un regard navré sur Mazurec. Le curé de Nointel, élevant alors son crucifix, reprit de sa voix nasillarde : — Appelant et appelé, persistez-vous un chacun à soutenir votre cause comme bonne ? la jurez-vous bonne sur l’image du Sauveur des hommes ? Et le curé présenta le crucifix au chevalier qui ôta son gantelet de fer et, étendant la main sur l’image du Christ, s’écria :
— Je jure ma cause bonne.
— Je jure ma cause bonne, — dit à son tour Mazurec, — mais battons-nous vitement, oh ! vitement.
— Jurez-vous, — reprit le curé, — de n’avoir sur vous, l’un et l’autre, ni pierre, ni herbe, ni autre charme magique, charroi ou invocation de l’ennemi des hommes ?
— Je le jure, — dit le chevalier.