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nous allons, à ce sujet, mettre sous vos yeux, chers lecteurs, sont formels ; plusieurs d’entre eux insistent même sur les qualités particulières du génie militaire de l’héroïne, qui savait surtout tirer un excellent parti de l’artillerie, alors dans son enfance.

Nous citons :

« … Ainsi que je l’ai dit plus haut, la Pucelle était d’une complète innocence, sinon pour le métier des armes, dont elle parlait à la grande admiration des hommes de guerre. » (Dép. de Marguerite de Touroude, Procès, vol. III, p. 88.)

» … Il dépose enfin qu’en toutes choses Jeanne était d’une simplicité juvénile, sauf en ce qui touche les faits de guerre, où elle était extrêmement experte, tant pour mettre l’armée en bataille que pour commander ; elle savait aussi très-bien ordonner les manœuvres de l’artillerie. Et de cela on s’étonnait fort ; car elle agissait avec tant d’art et de prudence en fait de guerre que l’on eût dit un capitaine ayant fait la guerre depuis vingt ou trente ans. » (Dép. du duc d’Alençon, t. III, p. 100)

« … Dans lesdits assauts, Jeanne montra une telle valeur et une telle connaissance de la guerre, que le meilleur capitaine n’eût pas mieux agi ; et tous admiraient sa bravoure et son aptitude militaire. » (Dép. du sire de Termes, t. III, p. 119.)

« … En dehors du fait de guerre, elle était simple et innocente ; mais pour la conduite et l’ordonnance d’une armée, ainsi que pour animer, entraîner les soldats, elle se comportait comme le plus subtil capitaine du monde, et comme si elle eût depuis longtemps connu le métier des armes. » (Dép. de Haimond de Macy, t. III, p. 190.)

« … Il a entendu dire à plusieurs capitaines qu’elle était très-savante dans l’art de la guerre, et ils admiraient sa science en cela. » (Dép. de Pierre Milet, t. III, p. 128.)

« … En toute autre chose que dans les faits de guerre, où elle était admirable, elle était d’une grande innocence. » (Dép. d’Anian Viole, t. III, p. 128.)

« … Jeanne parlait aussy savamment de la guerre, et comme capitaine sçavoit la faire ; et quand le cas advenoit que dans l’ost (l’armée) il y avoit autant cry ou effroy de gens d’armes, elle venoit à pié ou à cheval, aussy vaillamment comme capitaine de compagnie l’eût sceu (su) faire, en donnant cuer (cœur) et hardement (hardiesse) à tous les aultres… Et en toutes les aultres choses étoit bien simple personne et de belle et honnête vie. » (Jean Chartier, t. IV, p. 64.)

« … La Pucelle fut armée et montée à Poitiers, puis s’en partit en chevauchant ; portoit aussi gentilement son harnois (son armure) que si elle n’eust faict aultre chose en sa vie, dont plusieurs s’émer-