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nuit, dans le château de Lavaur, pour renforcer la garnison de la ville ; Hugues de Lascy et Lambert de Limoux sont sortis avec le chevalier et ont couru aux armes.

Karvel, continuant ses soins à Montfort. — Ah ! les chants de Mylio n’ont pas été stériles ! Ils ont redoublé le courage des habitants du Languedoc !

Un second écuyer entre et dit à la comtesse : — Madame, un messager arrive ; voici les nouvelles : Les hérétiques combattent en désespérés ; l’abbé Reynier supplie monseigneur de monter à cheval, espérant que sa vue redoublera l’ardeur de nos soldats.

Alix de Montmorency, montrant le comte encore évanoui, tandis que le Parfait lui prodigue des soins. — Répondez au message de notre vénérable père, l’abbé Reynier, que monseigneur est sans connaissance et hors d’état de monter à cheval… allez ! (L’écuyer sort précipitamment. Alix lève les yeux vers le ciel, joint les mains et dit :) — Que le tout-puissant veille sur ses élus !

Karvel, tristement. — Ah ! combien de nos frères vont encore périr dans cette attaque !

Le second écuyer, rentrant. — Madame, un homme d’armes descend de cheval, il devance l’abbé Reynier. On dit que, grâce à une intrépide sortie des assiégés accourus au secours des gens qui tentaient de s’introduire dans Lavaur, ces païens ont pu y entrer ; mais beaucoup d’entre eux ont été tués, blessés ou pris ; l’on amène les prisonniers sous la conduite de Lambert de Limoux et de Hugues de Lascy ; ils accompagnent l’abbé Reynier.

Karvel, avec angoisse. — Grand Dieu ! si Mylio et son ami le jongleur se trouvaient parmi les prisonniers !




Les craintes de Karvel-le-Parfait, retenu près de Simon de Montfort, se sont réalisées. Mylio, prisonnier des croisés, a été pris par