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— À l’assaut ! à l’assaut ! Mort aux hérétiques de Carcassonne ! — Tue !… tue comme à Chasseneuil, comme à Beziers ! »

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« — À l’assaut ! Mort aux hérétiques de Carcassonne ! — Tue ! tue comme à Chasseneuil, comme à Beziers ! — À l’assaut ! » — Les gens de Carcassonne sont aux remparts ! — La mêlée s’engage sanglante, furieuse ; — le jeune vicomte, les consuls — redoublent, par leur exemple, par leur courage, — l’énergie des assiégés ; — les femmes, les enfants apportent des pierres pour les machines de guerre ; — les fossés se comblent de cadavres. — Victoire aux hérétiques ! cette fois, victoire ! — Les assaillants sont repoussés. — Ils l’ont payée cher cette victoire, les hérétiques ! — hélas ! ils l’ont payée cher ! — Onze mille des leurs sont tués ou hors de combat, — la fleur des vaillants ; — plus grande encore est la perte des croisés. — Mais ils sont encore là près de deux cent mille. — Arrive dans Carcassonne un messager de Montfort, et il dit : « — Sire vicomte, messires consuls, — le bienheureux légat du saint Père et monseigneur le comte de Montfort — vous offrent trêve et vous jurent, sur — leur foi de prêtre catholique et de chevalier, que — si toi, vicomte, et vous, consuls, vous vous rendez au camp des croisés, — vous serez respectés et libres de revenir en votre cité, — si point vous n’acceptez les propositions du légat et de Montfort. » — Partons pour le camp ! — répond le vicomte de Beziers, — confiant dans le serment d’un prêtre et d’un chevalier. — Partons pour le camp ! disent les consuls, — espérant sauver la ville ; — et les voilà sous la tente de Montfort.

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— Et les voilà sous la tente de Montfort. — Le vicomte lui a dit ceci : « — Épargne cette malheureuse cité, fixe sa rançon, elle te sera payée. — Moi, je t’abandonne la moitié de mes domaines. — Si