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découvre ses deux épais bandeaux de cheveux noirs ; ses grands et doux yeux bleu d’azur, humides de larmes, sont attachés sur Florette avec l’expression du plus tendre intérêt. Aimery, âgé de quarante ans, porte le costume campagnard : large chapel de feutre, tunique serrée à sa taille par un ceinturon de cuir, surcot de drap et grosses bottes de cuir ; sa physionomie ouverte, avenante et résolue semble non moins que celle de la dame de Lavaur, appitoyée sur le sort de Florette. Aloys, aussi rustiquement vêtu que le frère de sa mère, ressemble à celle-ci d’une manière frappante ; seulement, son frais et charmant visage est légèrement bruni par le grand air et le soleil, car sa mère et son oncle lui donnent une éducation virile ; ses yeux se sont aussi remplis de larmes en contemplant Florette, à qui le médecin fait boire, malgré son évanouissement, un réconfortant.

La dame de Lavaur, soutenant toujours Florette, dit à voix basse au Parfait et à Aimery : — Pauvre enfant ! elle ne revient pas encore à elle… Vois donc, mon frère, quelle douce et charmante figure !

Aimery. — Une figure d’ange ! ami Karvel ; d’où pensez-vous que provienne son évanouissement ?

Karvel. — Je ne remarque aucune trace de blessure ou de chute… Cette infortunée a sans doute éprouvé un grand saisissement ou peut-être elle a succombé à une violente fatigue (S’adressant à sa femme.) Morise, un peu d’eau fraîche.

Aloys est venu souvent chez le Parfait, il connaît les êtres de la maison, et prévenant Morise, il court vers un grand vase d’argile, y puise de l’eau avec une écuelle, la remplit, et revient l’offrir au médecin. Celui-ci, touché de l’empressement de l’adolescent, regarde dame Giraude d’un air attendri ; elle baise son fils au front en disant à Karvel : — Aloys, en agissant ainsi, mon ami, se souvient de vos leçons.

Florette, dont le Parfait vient d’humecter les tempes avec de l’eau fraîche mélangée de quelques gouttes d’électuaire, reprend peu à peu ses sens ; son visage se colore légèrement, par deux fois elle soupire.