Fils de Joel, vous connaissez les mœurs des nobles dames, des seigneurs et des abbés du nord de la Gaule, tous, d’ailleurs, bons catholiques, à en juger par leur farouche ardeur à mouvoir la croisade prêchée par l’abbé Reynier contre le Languedoc : — ce pays infecté d’une monstrueuse et diabolique hérésie, — a dit ce moine — Ô Fergan, notre aïeul ! il y a un siècle, à l’aspect de cette gigantesque tuerie de Jérusalem, où soixante-dix mille Sarrasins furent égorgés en deux jours, tu t’écriais : — « Tremblez, peuples ! l’Église de Rome s’est enivrée de sang, et cette sanguinaire ivresse durera longtemps encore ! » — Tu disais vrai, Fergan ! Les monstruosités des croisades sont aujourd’hui renouvelées en Gaule… Une guerre d’extermination est déclarée par le pape, non plus aux Sarrasins, mais aux fils de notre mère-patrie ! Et maintenant apprenez à con-