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insurgés de la Gaule contre la conquête romaine, ajouter à ce nom celui de : Le Brenn, en mémoire de notre aïeul Joel, le Brenn de la tribu de Karnak, et aussi en souvenir de cet autre de nos ancêtres, encore plus éloigné dans la nuit des âges, et qui fut le brenn (Brennus) de l’armée gauloise, qui fit payer jadis rançon à Rome. Donc, moi, Colombaïk, j’engage mon fils, s’il arrive en âge de lire ces récits, et s’il a postérité, de donner à ses descendants, comme nom de famille, celui de : Le-Brenn.

J’écris ceci le vingtième jour du mois d’août de l’année 1114.




Oh ! mon père, toutes vos prédictions se réalisent ! La commune de Laon, abolie, écrasée il y a seize ans, est rétablie, grâce à l’énergie des habitants de la ville et à de nouveaux soulèvements populaires ! Aujourd’hui, septième jour du mois de novembre de l’année 1128, un voyageur lombard arrive de Laon. L’ami qui m’avait recommandé à son parent, maître Urbain, chez qui je continue de travailler comme tanneur, lui ayant appris, par l’occasion de ce Lombard, que la commune était de nouveau confirmée par l’évêque et par Louis-le-Gros, a envoyé, dans sa joie, à maître Urbain, le préambule de cette nouvelle Charte communale, ainsi conçu :

« Au nom de la sainte et indivisible Trinité, ainsi soit-il ! — Louis, par la grâce de Dieu, roi des Français, faisons savoir à tous nos féaux présents et à venir que, du consentement des barons de notre royaume et des habitants de la cité de Laon, nous avons institué en ladite cité un établissement de paix. » (L)

Ce nom d’établissement de paix remplace (dit le parent de maître Urbain) le mot de commune, qui rappelle trop le souvenir de l’insurrection populaire ; mais si le nom est changé, l’institution demeure