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petite croix d’argent de Geneviève ; — l’alouette de casque, de Victoria-la-Grande, laissée par Scanwoch-le-Soldat ; — la garde de poignard de Ronan-le-Vagre ; — la crosse abbatiale, de Bonaïk-l’Orfèvre ; — les deux petites pièces de monnaie karolingienne de Vortigern ; — le fer de flèche d’Édiol, le Nautonnier parisien ; — le fragment de crâne du petit-fils d’Yvon-le-Forestier ; — et enfin la coquille de pèlerin, enlevée par Fergan-le-Carrier, dans les déserts de la Syrie, à Neroweg VI, seigneur de Plouernel. Fergan achevait de transcrire sur un parchemin une copie de la Charte communale, sous l’empire de laquelle depuis trois ans la cité de Laon vivait libre, paisible et florissante. Le carrier voulait joindre la copie de cette Charte aux légendes de la famille de Joel, comme témoignage du réveil de l’esprit de liberté en ces temps-ci, et de l’inexorable résolution où l’on est de lutter contre les rois, les prêtres et les seigneurs, ces descendants ou héritiers de la conquête franque ; depuis quinze ou vingt ans d’autres villes que Laon, poussées à bout par les horreurs de la féodalité, avaient, soit par l’insurrection, soit par de grands sacrifices d’argent, obtenu des chartes semblables, à l’abri desquelles les cités se gouvernaient républicainement, ainsi qu’aux temps héroïques de la splendeur et de l’indépendance de la Gaule, plusieurs siècles avant l’invasion romaine. Cette copie de la Charte communale de Laon, dont l’original, déposé dans la maison du maire, portait le sceau et la signature de Gaudry, évêque du diocèse de Laon, et de Louis-le-Gros, roi des Français, était ainsi conçue :


CHARTE DE LA COMMUNE DE LAON.


I.

« Tous les hommes domiciliés dans l’enceinte du mur de la ville et dans les faubourgs de quelque seigneur que relève le terrain où ils habitent, prêteront serment à cette Commune.