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NOTES DU SIXIÈME VOLUME.




LE FER DE FLÈCHE.


(A) Cette liste des biens immenses de l’église de Paris est empruntée au Cartulaire de l’église Notre-Dame de Paris, publié par M. Guérard (vol. I, introd., p. LX).

(B) L’évêque de Paris paraît avoir surpassé en dignité les plus hauts barons de France ; car ceux-ci étaient soumis à une obligation qui nous paraîtrait aujourd’hui fort humiliante, à celle de le porter jusqu’à sa cathédrale le jour de son inauguration. Ce n’était pas seulement les sires de Montmorency, les comtes de Saint-Paul et de Bretagne, mais même le roi de France qui devait recevoir humblement sur ses épaules la litière du prélat. (Guérard, pref. du Cart., p. LVI)

(C) La durée des pénitences publiques était plus ou moins longue ; elle variait ordinairement de sept à douze, à quinze ou vingt années. Les pénitents allaient pieds nus et la tête rasée ; on leur mettait les fers aux pieds, toute fonction publique leur était interdite ainsi que toute espèce de commerce ; le peuple se montrait disposé à se livrer envers les pénitents à des actes de violence. (Guérard, ibid., p. XX.)

(D) Voir Depping, Introd. au Livre des Métiers, d’Étienne Boileau.

(E) .... Dans la rue Neuve bâtie devant l’Église Notre-Dame, l’évêque a la justice hors des maisons ; mais la justice appartient au Comte de Paris dans l’intérieur des maisons de la même rue. De même nous avons la justice de la moitié de la rue de la Culture-l’Évêque à droite du ponceau. (ORD. R. VII.)

(F, G, H, I) Non-seulement le peuple était appelé à l’église par son culte et par ses affaires, mais il y était encore attiré par ses plaisirs ; il faisait des banquets dans les églises, et pour cela y dressait des tables et des lits. Les prêtres eux-mêmes tenaient cabarets dans les lieux saints ; enfin, ces lieux étaient souvent convertis en salle de danse et retentissaient de chants profanes. (Guérard, Préf. du Cart. de N.-D. de P., p. XXVII.)

(J, K, L) D’après la religion d’Odin, on mérite par une mort vaillante d’être admis dans le Valhalla, séjour des héros célestes ; mais les héros fameux ne sacrifiaient pas aux dieux. « — Mon frère d’armes et moi, nous n’avons de confiance que dans nos armes et dans notre force. » — Les Rois de la mer se vantaient de descendre des Trolls ou génies des mers et des fées Ases— Alfves— Dwalines, qui protégeaient les héros. (Depping, Hist. des expéditions maritimes des Normands, vol. I, p. 38.)

(M) Cet enthousiasme des pirates pour les combats de la mer saisissait aussi un sexe doux et timide qui n’entendait jamais parler que des hauts faits des pirates et des koempé. L’exemple des pères et des frères l’entraînait, et souvent les femmes se rangeaient parmi les pirates et se mettaient à leur tête. La langue du Nord a un nom particulier pour les jeunes femmes assez hardies pour courir les hasards de la mer et de se couvrir d’armures pesantes : les sagas les appellent Skoldmoë, vierges aux boucliers, et citent des traits nombreux de leur héroïsme. (Depping, Hist. des Exp. mar. des Norm., p. 51, tom. I.)