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tous ceux de notre famille portent, ainsi que les enfants de mon fils, un signe de reconnaissance ineffaçable imprimé sur le bras au moyen de la pointe d’une aiguille rougie au feu et trempée dans le suc de baies de troëne ; la douleur n’est pas grande, et la peau délicate des enfants reçoit et conserve à jamais ces traces indélébiles : les mots gaulois Brenn et Karnak, mots qui rappellent les glorieux souvenirs de nos ancêtres, devraient être écrits sur le bras droit de tous les enfants de notre descendance, et toujours ainsi de génération en génération… Qui sait s’il n’adviendra pas à travers les âges des rencontres telles que notre famille, maintenant divisée en deux branches, puisse trouver dans ce signe convenu le moyen de se reconnaître et de se prêter secours ?

Et maintenant, ô nos fils ! vous qui lirez ces récits dictés, comme les autres légendes de nos aïeux, par l’ardent désir de conserver en vous le saint amour de la patrie, de la famille, l’horreur du joug des conquérants, et l’espoir de le briser un jour, ce joug abhorré… ô nos fils ! que la moralité des aventures de ma vie, de celle de mon père Karadeuk et de mon frère Loysik, ne soit pas perdue pour vous ; puisez-y enseignement, exemple, espoir, courage… oui, guerre éternelle aux deux ennemis mortels de la Gaule, les rois franks, les évêques de Rome ! guerre à outrance contre la royauté, contre l’Église, jusqu’au jour de liberté !… prédit par Victoria la Grande à notre aïeul Scanvoch !




fin de ronan le vagre et karadeuk le bagaude