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LES


PIÈCES DE MONNAIE KAROLINGIENNES




ÉPILOGUE




Le défilé de Glen-Clan. — Le marais de Peulven. — La forêt de Cardik. — Les landes de Kennor. — La vallée de Lokfern.


818-912.




L’an 818, sept années après qu’Amael et son petit-fils Vortigern eurent quitté la cour de Karl, empereur des Franks, pour revenir en Bretagne, trois cavaliers et un piéton gravissaient péniblement une des chaînes ardues des Montagnes noires, qui s’étendent vers le sud-ouest de l’Armorique. Lorsque du haut de l’entassement de rochers à travers lesquels serpentait la route, les voyageurs abaissaient leurs regards au-dessous d’eux, ils voyaient à leurs pieds une longue suite de collines et de plaines. Tantôt couvertes de seigles et de blés déjà mûrs, tantôt se déroulant comme d’immenses tapis de bruyères ; çà et là, s’étendaient aussi à perte de vue de vastes marais ; quelques villages auxquels on arrivait par une chaussée, s’élevaient au milieu de ces marécages impraticables qui leur servaient de défense ; ailleurs des troupeaux de moutons noirs paissaient les bruyères roses ou les vertes vallées, qu’arrosaient de nombreux ruisseaux d’eau vive. L’on voyait aussi dans ces herbages des bœufs, des vaches, et surtout grand nombre de chevaux de l’infatigable race bretonne, rude au travail, ardente à la guerre. Les trois cavaliers, précédés du piéton, continuaient de gravir la pente escarpée de la montagne ; l’un de ces