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dans ses mains ; il pleurait silencieusement et n’entendit pas le vieillard s’approcher de lui. — Allons, mon enfant, — lui dit Amael, d’une voix douce et grave, — remontons à cheval et partons.

— Partir ! — dit Vortigern, en tressaillant et se levant brusquement, et essuyant du revers de sa main son visage baigné de larmes. — Partir ?… déjà ?

— Oui, mon enfant, demain nous nous mettons en route pour la Bretagne, où tu reverras ta mère et ta sœur. La noblesse de ta conduite a porté ses fruits ; nous sommes libres ; Karl rappelle ses troupes de l’Armorique.




Mon aïeul Amael, peu de temps après notre retour d’Aix-la-Chapelle, a écrit ce récit que j’ai joint à la légende de notre famille. Moi, Vortigern, j’ai vu mourir mon grand-père à l’âge de cent cinq ans, peu de temps après mon mariage avec la douce Josseline. Karl le Grand est mort à Aix-la-Chapelle, l’année 814.