d’or massif, où est figurée en relief la ville de Constantinople (J), voici un objet non moins curieux ; c’est une horloge persane, envoyée, il y a quatre ans, à l’empereur par Abdhallah, roi des Perses (K). — Et Octave montra au jeune Breton et à son aïeul, non moins intéressé que Vortigern, une grande horloge en bronze doré : les chiffres des douze heures entouraient le cadran placé au centre d’une sorte de palais de bronze, aussi doré ; douze portes, encadrées d’arcades, se voyaient au rez-de-chaussée de cette imitation monumentale. — Lorsque l’heure sonne, — dit Octave aux deux Bretons, — des boules d’airain, marquant le nombre des heures, tombent sur une petite cymbale. Au même instant (toujours selon le nombre des heures), ces portes s’ouvrent, et par chacune d’elles sort un cavalier armé de sa lance et de son bouclier. Si une, deux, trois, quatre heures sonnent, une, deux, trois, quatre portes s’ouvrent ; les cavaliers sortent, saluent de la lance, puis ils rentrent, et les portes se referment sur eux.
— Cette œuvre est vraiment merveilleuse ! — dit Amael ; — et sait-on les noms des hommes qui ont fabriqué les prodiges dont nous sommes entourés ? ces peintures magnifiques ? cette table d’or, où toute une ville est figurée en relief ? cet orgue, cette horloge ? toutes ces merveilles enfin ?
— Par Bacchus ! Amael, voilà une plaisante question ! — reprit Octave en souriant. — Qui se soucie du nom des obscurs esclaves qui ont créé ces choses ?
— Et le nom de Clovis, de Brunehaut, de Clotaire, de Karl-Marteau traversera les âges ! — murmura le centenaire avec amertume, tandis que le jeune Romain disait à Vortigern :
— Hâtons-nous ! l’empereur nous attend. Il faudrait des journées, des mois, pour admirer en détail les trésors dont ce palais est rempli, car c’est la résidence favorite de l’empereur. Cependant, il aime presque autant que sa demeure d’Aix-la-Chapelle, son vieux château d’Héristall, berceau de sa puissante famille de maires du palais.