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LES


PIÈCES DE MONNAIE KAROLINGIENNES


ou


LES FILLES DE CHARLEMAGNE.
(KARL LE GRAND)


727-814.


Les filles de l’empereur Karl l’accompagnaient toujours en voyage dans l’intérieur de la Gaule. Elles étaient fort belles ; il les aimait avec passion ; il ne voulut jamais les marier et les garda toutes chez lui jusqu’à sa mort. Quoique heureux en toute chose, il éprouva, dans ses filles, la malignité de la mauvaise fortune ; mais il dissimula ce chagrin, et se conduisit envers elles comme si elles n’eussent jamais fait naître de soupçons injurieux et qu’aucun bruit ne se fût répandu.

(Chronique d’Éginhard, p.14, Coll. Hist. franc.)



Le cœur de Louis le Pieux (fils de Charlemagne) était, par nature, depuis longtemps indigné de la conduite que ses sœurs tenaient dans la maison paternelle, seule tache dont elle fût souillée ; voulant donc porter remède à ces désordres, il envoya devant lui Walla, Warnaire, Lambert et Ingobert, avec ordre, aussitôt qu’ils arriveraient à Aix-la-Chapelle, de veiller prudemment à ce que rien de scandaleux ne se commît de nouveau, et de mettre sous une étroite garde ceux qui auraient offensé la majesté impériale par un commerce criminel (avec les filles de l’empereur). Quelques uns coupables de ces crimes, vinrent au devant de Louis le Pieux pour obtenir leur grâce et l’obtinrent ; Audoin résista seul, frappa mortellement Warnaire, blessa Lambert à la cuisse et fut tué lui-même d’un coup d’épée… Louis le Pieux résolut ensuite de chasser du palais cette multitude de femmes qui le remplissait du temps de son père.

(L’Astronome, Vie de Louis le Pieux, p. 345, 346, Collect. de l’Hist. Franc.)




Sommaire


La Gaule au huitième siècle. — Charlemagne (Karl le Grand) Karolus magnus. — Amael et Vortigern. — Les otages. — Le palais d’Aix-la-Chapelle. — Une journée chez Charlemagne. — La blonde Thétralde et la brune Hiltrude. — Le bouquet de romarin. — L’École. — Les enfants pauvres et les enfants riches. — Le lutrin. — L’évêque et le rat empaillé. — La chasse. — La hutte du bûcheron. — Les pièces de monnaie karolingiennes. — L’esclave et sa fille. — Charlemagne et son empire. — Le pavillon de la forêt. — Mœurs de la cour karolingienne. — Les amoureux de quinze ans. — Vortigern et Thétralde.




Soixante-quatorze ans s’étaient passés depuis qu’Amael avait retrouvé sa mère Rosen-Aër au couvent de Meriadek. L’ambitieuse