Page:Sue - Les Mystères du peuple, tome 4.djvu/336

Cette page a été validée par deux contributeurs.


(S) Des chevaux, des mules, des bœufs et divers genres de voitures, entretenus aux frais du fisc, faisaient le service ordinaire pour le transport des officiers et des messages publics, et en général de tout ce qui était expédié au nom du roi. Mais au défaut ou dans l’insuffisance de moyens ordinaires, les particuliers étaient requis, pour y suppléer, de fournir leurs animaux, tant de trait que de somme. Les voitures devaient être attelées de deux paires de bœufs, et la charge d’une voiture ne pouvait excéder quinze cents livres romaines. C’était cette espèce de transport public extraordinaire, mis à la charge des particuliers, qu’on désignait sous le nom d’angarie, lorsqu’il se faisait sur les grandes routes, et sous celui de parangarie s’il avait lieu par d’autres voies.

Les charrois ou angaries se faisaient quelquefois pour des lieux assez éloignés ; or, la loi des Bavarois porte que les colons et les serfs feront les angaries avec leurs voitures pour cinquante lieues de distance, mais qu’ils ne seront pas obligés d’aller plus loin. Cette limitation montre elle-même combien cette espèce de service était onéreux. Les officiers publics l’aggravaient encore en abusant, à cet égard, de leur autorité, et même en exigeant pour leur propre compte des angaries qui ne leur étaient pas dues. Aussi trouvons-nous dans les lois des dispositions contre cet abus : « Que le comte, le vicaire et l’intendant, dit la loi des Visigoths, se gardent bien d’aggraver à leur profit la condition des peuples, par des indictions, des exactions, des travaux et des angaries. » (Guérard, Polyptique d’Irminon.)


(T) Sa gloire le roi Chram. (Grégoire de Tours, liv. IV, chap. XIX.)


(U) Il faudrait nombrer vingt miracles pareils cités dans Grégoire de Tours, miracles effectués grâce à une connaissance locale de l’état atmosphérique.


(V) Guérard (Polyptique de l’abbé Irminon), du tarif comparé de la composition des antrustions et des leudes, t. I, p. 346.


(X) « Chram quittant Clermont vint à Poitiers ; tandis qu’il y résidait avec toute la puissance d’un maître séduit par les conseils d’un méchant, il songeait à ourdir un complot contre son père… Chram retourna dans le Limousin et réduisit sous sa domination cette partie du royaume de son père… Plus tard le rusé Chram fit annoncer à ses frères, par un étranger, la mort de son père… Chram s’avança avec son armée jusqu’à Chalons-sur-Saône, ravageant tout sur son passage, etc. (Grégoire de Tours, Histoire des Franks, liv. IV, chap. XVI.)


(Y-Z) La fête des Kalendes (Kalendæ, festum kalendarum) avait lieu au renouvellement de l’année, aux Kalendes de janvier. Cette fête, d’origine païenne, fut conservée par les chrétiens. On s’y livrait, avec une sorte de fureur, aux danses les plus obscènes ; on y paraissait, en outre, ce qui était de nature à provoquer bien des excès, sous les déguisements les plus étranges. Les uns avaient des habits de femme, les autres étaient couverts de peaux de bêtes. L’Église essaya de réprimer les désordres des Kalendes : elle alla