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appelait, dans les Gaules, WARGR, WAGRE, WARGES, têtes de loups, proscrits, exilés, tous ceux qui se livraient au vagabondage ou à une vie de désordre. Déja, du temps de Sidoine Apollinaire, avant la fin du cinquième siècle, on appliquait les noms germaniques de warger, warges, même aux Gaulois, propriétaires dépossédés ou esclaves fugitifs, qui se réunissaient par bandes à l’imitation des Bagaudes, pour se livrer, en armes, au pillage et à la dévastation. Il nous suffira de citer ici un passage d’une lettre de Sidoine Apollinaire. L’évêque des Arvernes intercède auprès de son ami S. Loup, pour une femme qui a été enlevée et vendue sur un marché d’esclaves, dit-il, par des brigands originaires du pays qu’on appelle WargesUnam feminam… quam forte WARGORUM, hoc enim nomine indigenas latrunculos nuncupant, superventus abstraxerat… Epist. VI, 4.

Ce passage nous dispense d’une plus longue dissertation.


(B) Voir la note A sur les Bagaudes.


(C) Histoire d’Auvergne, t. I, p. 129.


(D) Les évêques mariés avant l’épiscopat continuaient souvent de vivre avec leurs femmes, auxquelles ils donnaient le nom de sœur.


(E) Nous empruntons à un mémoire inédit de notre savant et excellent ami Janowski (mémoire couronné par l’Institut), la nomenclature suivante des diverses fonctions des esclaves dépendants d’une villa : arator, venitor, bubulus, porcarius, caprarius, taberferrarius, aurifices, argentarius, sutor, tornator, carpentarius, scutator, accipitores ; (les esclaves qui faisaient la cervoise, le cidre, la poirée) : qui facient cervisiam pomaticum, pistor, retiator, venator, molinarines, forestarius, majordomus, infestor ; (celui qui apporte les plats sur la table) : scautio, marescalcus, strator, seneschalus.


(F) Les femmes des évêques mariés s’appelaient évêchesses.


(G) On appelait gynécée l’appartement des femmes.

Le gynécée était un atelier dans lequel se confectionnaient les vêtements destinés à toute la famille. Outre les ouvrages exécutés dans cet atelier, au profit du maître, on y en faisait d’autres pour l’entretien et le service des femmes qui les habitaient. Les femmes des seigneurs ou les maîtresses de maison ne présidaient pas toutes aux travaux de leurs gynécées, car le concile de Nantes en accuse plusieurs de braver les lois divines et humaines en fréquentant sans cesse les assemblées et les assises publiques, au lieu de rester au milieu des femmes de leurs gynécées pour disserter sur leurs lainages, les tissus et autres ouvrages de leur sexe.


(H) Les leudes étaient les compagnons de guerre du chef frank, que chaque bande choisissait pour son chef ; ils lui juraient fidélité (en germain treue, trust) ; on les appe-