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main… d’ici à demain il nous reste la nuit… Pendant le sommeil de l’évêque tu feras sortir le Vagre de l’ergastule ; on le conduira près de Spatachair, mon favori… le reste me regarde… et demain nous dirons à l’évêque : Le Vagre s’est enfui…

— Hi… hi !…

— De quoi ris-tu ?

— Ce Vagre, qui croira recevoir vingt sous d’or, et il recevra… hi ! hi !… cent coups de barre de fer sur les membres, après quoi il sera écartelé… hi ! hi ! hi !…

— Tu le vois, comte, ta vengeance n’y perdra rien, et nos projets seront assurés ; car si je ne trouvais pas au plus tôt un quatrième homme déterminé comme ce Vagre, il me resterait toujours un frère, et un frère, aussi bien que quatre, peut prétendre au royaume de mon père… Réponds, sommes-nous d’accord pour la fuite du Vagre ?

— Oui, oui… et puis cette idée des cent coups de barre de fer… hi ! hi ! hi !…

— Ainsi ton mâhl sera dans deux heures assemblé ?

— Dans deux heures il le sera.

— Adieu, Neroweg, comte de la ville de Clermont… mais au revoir, duc de Touraine ou d’Anjou et l’un des plus riches, des plus puissants parmi les seigneurs franks, fait tel par l’amitié de Chram, roi de toute la Gaule !…




Le soleil baisse, la nuit s’approche : un homme à barbe et à cheveux gris, âgé de cinquante-huit à soixante ans, mais aussi alerte et vigoureux que dans la maturité de l’âge, portant la saie gauloise, un bissac sur ses épaules, bonnet de fourrure et chaussures poudreuses, vient de la forêt ; il s’avance sur la route qui conduit au burg du comte Neroweg. Cet homme à barbe grise semble être un de ces bateleurs qui, dans les villes et les villages, montrent des animaux. Sur son dos, il a une cage où est enfermé un singe, et, au moyen