lorsqu’il jugeait bon de joindre à ses possessions un royaume ou un héritage ; il préférait tuer d’abord… et prendre ensuite.
— Mon père Clotaire aussi professait cette opinion ; il commençait par tuer les enfants de son frère Clodomir, afin de s’emparer ensuite de leur héritage.
— D’autres, comme ton oncle Théodorik, prenaient d’abord et tuaient ensuite… C’était mal avisé… on dépouille plus facilement un mort qu’un vivant…
— Comte, tu as la sagesse de Salomon ; mais moi, je ne peux pas tuer mes frères moi-même…
— Tu ne peux pas… et pourquoi ne peux-tu pas ?
— Deux d’entre eux sont très-vigoureux ; moi, je suis faible et usé ; et puis ils ne me feraient pas l’occasion de bonne grâce ; ils se défient de moi.
— Il est vrai que mon frère Ursio n’avait pas de moi la moindre défiance… Il était si jeune encore !
— J’ai déjà trois hommes déterminés à ces meurtres : ce sont des hommes sur qui je peux compter… il m’en faut un quatrième.
— Où le trouver ?
— Ici…
— Dans mon burg ?
— Oui, peut-être…
— Explique-toi…
— Sais-tu pourquoi l’évêque Cautin, qui ne m’aime guère, m’accompagne ?
— Je l’ignore…
— C’est que l’évêque a grand’hâte de juger, de condamner et de voir supplicier les Vagres et leurs complices, qui sont prisonniers dans l’ergastule de ce burg… et de voir surtout rôtir l’évêchesse comme sorcière…
— Je ne te comprends pas, Chram. Ces scélérats et les deux femmes, leurs complices, doivent être, lorsqu’ils seront guéris, et