ties de Velléda, une de nos druidesses, femme virile et de haut conseil, digne de la vaillance et de la sagesse de nos mères, souleva presque toute la Gaule, et commença d’ébranler la puissance romaine. Plus tard, enfin, sous le règne de l’empereur Vitellius, un pauvre esclave de labour, comme l’avait été notre aïeul Guilhern, se donnant comme messie et libérateur de la Gaule, de même que Jésus de Nazareth s’était donné comme messie et libérateur de la Judée, poursuivit avec une patriotique ardeur l’œuvre d’affranchissement commencée par le chef des cent vallées, et continuée par Sacrovir, Vindex, Civilis et tant d’autres héros. Cet esclave laboureur, nommé Marik, âgé de vingt-cinq ans à peine, robuste, intelligent, d’une héroïque bravoure, était affilié aux Enfants du Gui ; nos vénérés druides, toujours persécutés, avaient parcouru la Gaule pour exciter les tièdes, calmer les impatients et prévenir chacun du terme fixé pour le soulèvement. Il éclate ; Marik, à la tête de dix mille esclaves, paysans comme lui, armés de fourches et de faux, attaque, sous les murs de Lyon, les troupes romaines de Vitellius. Cette première tentative avorte ; les insurgés sont presque entièrement détruits par l’armée romaine, trois fois supérieure en nombre ; loin d’accabler les insurgés gaulois, cette défaite les exalte ; des populations entières se soulèvent à la voix des druides prêchant la guerre sainte : les combattants semblent sortir des entrailles de la terre ; Marik se voit bientôt à la tête d’une nombreuse armée. Doué par les dieux du génie militaire, il discipline ses troupes, les encourage, leur inspire une confiance aveugle, marche vers les bords du Rhin, où campait, protégée par ses retranchements, la réserve de l’armée romaine, l’attaque, la bat, et force des légions entières, qu’il fait prisonnières, à changer leurs enseignes pour notre antique coq gaulois. Ces légions romaines, devenues presque nos compatriotes par leur long séjour dans notre pays, entraînées par l’ascendant militaire de Marik, se joignent à lui, combattent les nouvelles cohortes romaines venues d’Italie, les dispersent ou les anéantissent. L’heure de
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