illuminé ce beau regard si auguste et si doux, paraissait éteinte. Cependant, peu à peu, la connaissance lui revint, et elle dit :
— C’est toi… mon frère ?… Je vais mourir…
Tournant alors péniblement la tête de côté et d’autre, comme si elle eût cherché quelque chose, elle reprit en tâchant de lever un de ses bras, qui retomba presque aussitôt pesamment sur sa couche :
— Là, ce grand coffre, ouvre-le… tu y verras un coffret de bronze ; apporte-le…
J’obéis et je déposai sur le lit un petit coffret de bronze assez lourd. Au même instant entrait Sampso, avertie par Mora.
— Sampso, — dit Victoria, — prenez ce coffret, emportez-le chez vous… serrez-le soigneusement… Dans trois jours vous l’ouvrirez… la clef est attachée au couvercle…
Puis s’adressant à moi :
— Tu as transcrit mon entretien avec Tétrik ?
— J’achevais ce travail lorsque Mora est accourue.
— Sampso, portez ce coffret chez vous, à l’instant, et revenez aussitôt avec les parchemins sur lesquels Scanvoch a tout à l’heure écrit… Allez, il n’y a pas un instant à perdre.
Sampso obéit et sortit éperdue… Je restais seul avec Victoria.
— Mon frère, — me dit-elle, — les moments sont précieux, ne m’interromps pas… Je me sens mourir ; je crois deviner la main qui me frappe, sans savoir comment elle m’a frappée… Ce crime couronne une longue suite de forfaits ténébreux… Ma mort est à cette heure un grand danger pour la Gaule ; il faut le conjurer… Tu es connu dans l’armée… on sait ma confiance en toi… Rassemble les officiers, les soldats… instruis-les des projets de Tétrik… Cet entretien, que tu as transcrit, je vais, si j’en ai la force, le signer, pour donner créance à tes paroles… La vie m’abandonne… Oh ! que n’ai-je le temps de réunir ici, à mon lit de mort, les chefs de l’armée, qui, ce soir, entoureront mon bûcher… Sur ce bûcher, tu dépose-