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montai chez moi afin de relater fidèlement les paroles de Tétrik. Je terminais ce travail, commencé depuis deux heures, lorsque je vis entrer Mora, pâle, épouvantée.

— Scanvoch, — me dit-elle d’une voix haletante, — venez… venez vite !… Laissez là cette écriture…

— Qu’y a-t-il ?

— Ma maîtresse… malheur ! malheur !… Venez vite !…

— Victoria !… un malheur la menace ? — m’écriai-je en me dirigeant à la hâte vers l’appartement de ma sœur de lait, tandis que Mora, me suivant, disait :

— Elle m’avait renvoyée pour être seule… Tout à l’heure je suis allée dans sa chambre… et alors… ô malheur !…

— Achève…

— Je l’ai vue sur son lit… les yeux ouverts… mais immobile et livide comme une morte…

Jamais je n’oublierai le spectacle affreux dont je fus frappé en entrant chez Victoria. Couchée tout étendue sur son lit, elle était, ainsi que me l’avait dit Mora, immobile et livide comme une morte. Ses yeux fixes, étincelants, semblaient retirés au fond de leur orbite ; ses traits, douloureusement contractés, avaient la froide blancheur du marbre…

Une pensée me traversa l’esprit comme un éclair sinistre… Victoria mourait empoisonnée (H) !…

— Mora, — m’écriai-je en me jetant à genoux auprès du lit de la mère des camps, — envoie à l’instant chercher le druide médecin, et cours dire à Sampso de venir ici…

La servante disparut. Je saisis une des mains de Victoria déjà roidies et glacées, je la couvris de larmes en m’écriant :

— Ma sœur ! c’est moi… Scanvoch !…

— Mon frère !… — murmura-t-elle.

Et à entendre sa voix sourde, affaiblie, il me sembla qu’elle me répondait du fond d’un tombeau. Ses yeux, d’abord fixes, se tournèrent lentement vers moi. L’intelligence divine, qui avait jusqu’alors