plus belle des robes, et revêtez-en mon fils ; mettez-lui un anneau au doigt et des souliers aux pieds.
» — Amenez aussi le veau gras, et tuez-le ; mangeons et faisons bonne chère ; car voici que mon fils était mort, et il est ressuscité ; il était perdu, et il est retrouvé. »
— Oh ! le bon père ! — dit l’enfant que le jeune maître de Nazareth tenait sur ses genoux ; — oh ! le bon et tendre père, qui pardonne et embrasse au lieu de gronder !
Jésus sourit, baisa l’enfant au front et continua :
« Ils se mirent donc à faire festin. Cependant le fils aîné, qui était dans les champs, revint, et, lorsqu’il fut proche de la maison, il entendit le bruit et le concert de ceux qui dansaient.
» Il appela donc un des serviteurs et lui demanda ce que c’était.
» Le serviteur lui répondit : C’est que votre frère est revenu, et votre père a fait tuer le veau gras parce qu’il a retrouvé votre frère en bonne santé.
» Ce qui ayant mis le fils aîné en colère, il ne voulait pas entrer dans le logis ; son père sortit pour l’en prier.
» Et son fils lui fit cette réponse : — Il y a tant d’années que je vous sers ; je ne vous ai jamais désobéi en quoi que ce soit ; cependant, vous ne m’avez jamais donné à moi un chevreau pour me divertir avec mes amis ; mais aussitôt que votre autre fils, qui a mangé votre bien avec des femmes perdues, est revenu, vous avez fait tuer pour lui le veau gras… »
— Oh ! qu’il est donc méchant, cet aîné ! — dit l’enfant que le jeune maître tenait sur ses genoux ; — il est jaloux de son pauvre frère, qui revient pourtant bien malheureux à la maison. Dieu ne l’aimera pas, ce jaloux ; n’est ce pas, bon Jésus ?
Le fils de Marie secoua la tête comme pour répondre à l’enfant que le Seigneur, en effet, n’aimait pas les jaloux, et il continua :
« Alors le père dit à son aîné : — Mon fils, vous êtes toujours avec moi, et ce que j’ai est à vous ; mais il fallait faire fête, parce