Le fils de Marie, tenant toujours sur ses genoux l’enfant qui, l’un de ses petits bras appuyé sur l’épaule de son bon Jésus, paraissait suspendu à ses lèvres, le fils de Marie commença la parabole suivante :
« Un homme avait deux fils :
» Le plus jeune dit à son père : — Mon père, donnez-moi ce qui me doit revenir de votre bien. — Et le père leur partagea son bien.
» Quelque temps après, le plus jeune de ces enfants ayant emporté tout ce qu’il avait, s’en alla dans un pays éloigné où il dissipa tout son bien.
» Après qu’il eut tout dépensé, il survint une grande famine en ce pays-là, et il commença d’être dans l’indigence. Il s’en alla donc se mettre au service de l’un des habitants du pays, qui l’envoya en sa maison des champs pour y garder les pourceaux.
» Là, il eût bien voulu se rassasier des cosses que les pourceaux mangeaient ; mais personne ne lui en donnait… »
À ces mots du récit, l’enfant que le fils de Marie tenait sur ses genoux poussa un grand soupir, en joignant ses petites mains d’un air apitoyé. Jésus continua :
« — Enfin, étant rentré en lui-même (ce fils prodigue), il dit : — Combien, dans la maison de mon père, il y a des serviteurs à gages qui ont du pain en abondance, et moi je meurs ici de faim !
» Il faut que je me lève, que j’aille trouver mon père, et que je lui dise : — Mon père, j’ai péché contre le ciel et vous. Je ne suis plus digne d’être appelé votre fils ; traitez-moi comme un de vos serviteurs.
» Il se leva donc et s’en alla trouver son père ; lorsqu’il était encore bien loin, son père l’aperçut, et, touché de compassion, il courut à lui, se jeta à son cou et l’embrassa.
» Et son fils lui dit : — Mon père, j’ai péché contre le ciel et vous, je ne suis plus digne d’être appelé votre fils.
» Alors le père dit à ses serviteurs : — Apportez promptement la