— Philènie, à genoux…
L’esclave effrayée obéit.
— Plus près, — dit Faustine, — plus près… à ma portée.
Philénie obéit encore.
— J’ai grand chaud ! — dit la noble dame pendant que sa jeune esclave, de plus en plus épouvantée, marchant sur ses deux genoux, se rapprochait de sa maîtresse presque à la toucher… Lorsque celle-ci eut dit qu’elle avait grand chaud, les deux jeunes Grecs agitèrent plus vivement encore leurs éventails, et la porteuse de mouchoirs, fouillant dans sa corbeille parfumée, donna un carré de lin richement brodé à l’une de ses compagnes, qui s’empressa de venir essuyer respectueusement le front moite de sa maîtresse. Philènie, coupable de maladresse, toujours agenouillée, attendait son sort en frémissant.
Faustine la contempla quelques instants d’un air de satisfaction féroce, et dit :
— La pelote…
À ces mots, l’esclave tendit vers sa maîtresse ses mains suppliantes ; mais elle, sans paraître seulement voir ce geste implorant, dit au noir gigantesque :
— Érèbe, découvre son sein… et tiens-la bien.
Le noir, dans sa joie dissolue, exécuta les ordres de la grande dame, qui prit alors des mains d’une de ses femmes un singulier et horrible instrument de torture (E). C’était une assez longue tige d’acier très-flexible, terminée par une plaque d’or ronde recouvrant une pelote de soie rouge… Dans cette pelote, étaient fixées par la tête, et assez écartées l’une de l’autre, un grand nombre d’aiguilles, de façon que leurs pointes acérées sortaient de la pelote au lieu d’y être enfoncées.
Le noir s’était emparé de Philènie… Celle-ci, pâle comme une morte, n’essaya pas de résister… Son sein fut brutalement mis à nu. Alors, au milieu du morne silence de tous, car l’on savait quel châtiment était réservé à la moindre marque de pitié, Faustine, accoudée