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encore celui de vos familles… Des factieux veulent rétablir leur domination sanguinaire. »


SPECTATEURS, frémissant d’épouvante. — Écoutez ! écoutez ! — Voyez-vous !! — Les septembriseurs des catacombes ! — Quel bonheur d’avoir un ministre de la police aussi habile que Fouché ! — Sans lui, Paris était à feu et à sang. — Vive le général ! — À bas la guillotine !!

LE GÉNÉRAL BONAPARTE. — « J’ai voulu parler à ces factieux des Cinq-Cents, ils m’ont répondu par des poignards. »

LE COLONEL OLIVIER. — Hors la loi les factieux ! 


OFFICIERS et SOLDATS. — Hors la loi les assassins ! les représentants du poignard !

LE GÉNÉRAL BONAPARTE. — « Quoi ! les rois m’avaient, il y a trois ans, mis hors la loi, parce que j’avais vaincu leurs armées, et je serais aujourd’hui mis hors la loi, par qui ?… par quelques bavards… (Éclats de rire parmi les soldats) par quelques bavards qui se prétendent plus amis de la liberté que ceux qui, comme moi, comme vous, soldats, ont mille fois bravé la mort pour elle ! Ma fortune aurait-elle triomphé des plus redoutables armées pour venir échouer contre une poignée d’avocats factieux !!

OFFICIERS et SOLDATS, agitant leurs armes avec exaltation. — Non, non, général ! — les bavards auront affaire à nous. — À bas les avocats ! — Vive Bonaparte !

SPECTATEURS. — Vive le général ! — Vive le vainqueur d’Arcole et des septembriseurs ! — Sans lui, nous serions massacrés, pillés. — Vive Bonaparte, notre sauveur !

LE GÉNÉRAL BONAPARTE. — « Soldats ! trois fois, vous le savez, j’ai sacrifié mes jours pour ma patrie ; mais le fer ennemi les a respectés. Je viens de franchir les mers sans crainte, j’ai bravé de nouveaux dangers, et ces dangers je les trouve dans une réunion d’assassins ! »

JEAN LEBRENN, d’une voix éclatante. — C’est un mensonge !! un exécrable mensonge ! Le général n’a couru aucun danger ! Citoyens ! l’on vous trompe, l’on vous égare… vous pleurerez votre erreur avec des larmes de sang dans les hontes de la servitude !!

SPECTATEURS. — Vous osez calomnier le vainqueur d’Arcole ! C’est indigne ! — Vous êtes un jacobin ! — Il faut le faire arrêter… — Oui, oui ! — C’est un terroriste ! — À bas les sans-culottes !!

DURESNEL, entraînant Jean Lebrenn. — Venez, mon ami, venez ! 
 À