Page:Sue - Les Mystères du peuple, tome 16.djvu/287

Cette page n’a pas encore été corrigée


LE GÉNÉRAL BONAPARTE — « Eh bien, je vais les mettre à la raison, ces factieux !! »

LE COLONEL OLIVIER. — Vive le général ! 


OFFICIERS et SOLDATS. — À bas les Cinq-Cents ! — À bas les représentants du poignard ! — Vive la république !


LE GÉNÉRAL BONAPARTE. — « Général Leclerc, rendez-vous dans l’orangerie à la tête d’une compagnie de grenadiers, sommez les factieux de se retirer et, s’ils refusent, employez la force. »

LE GÉNÉRAL LECLERC. — Ce ne sera pas long, mon général (Il s’éloigne et bientôt il se dirige, à la tête d’une compagnie de grenadiers, tambour battant, vers l’orangerie, où sont assemblés les membres des Cinq-Cents.)

LE GÉNÉRAL BONAPARTE. — « Soldats ! depuis assez longtemps la patrie est tourmentée, pillée, saccagée, depuis assez longtemps ses défenseurs sont avilis, immolés ! »

OFFICIERS et SOLDATS. — Vive Bonaparte ! — Vive le général !

LE GÉNÉRAL BONAPARTE. — « Ces braves, que j’ai habillés, payés, entretenus au prix de nos victoires, dans quel état je les retrouve ! »

JEAN LEBRENN, avec force dans la foule. — Et votre armée d’Égypte, dans quel état l’avez-vous laissée, général ?

SPECTATEURS. — Silence ! — Laissez-nous donc écouter. — À bas le jacobin !

DURESNEL. — Quoi ! citoyens, vous tous, vous laisser duper à ce point… Quoi ! vous le croyez ? 


SPECTATEURS. — Le vainqueur d’Arcole et de Lodi est au-dessus du soupçon ! — Oui, oui ! — Il n’est redouté que des terroristes ! — Vive Bonaparte !

LE GÉNÉRAL BONAPARTE. — « Soldats ! on dévore votre subsistance, on vous livre sans défense au fer de l’ennemi… »

DURESNEL. — Cela n’est pas vrai… Brune est vainqueur en Hollande, Masséna en Suisse, Championnet en Italie ; partout nos armées triomphent !!

SPECTATEURS. — Silence donc ! — À bas les jacobins ! — les septembriseurs ! — Vive le général !

JEAN LEBRENN, à DURESNEL, avec une douleur désespérée. — Mon ami, vous les entendez… partout le vertige, la peur, l’aveuglement ou une crédulité stupide ; la liberté est perdue. (Avec accablement.) patrie !… patrie !!!

LE GÉNÉRAL BONAPARTE. — « Soldats ! ce n’est pas assez de vous livrer au fer de l’ennemi, ce n’est pas assez de votre sang, l’on veut