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sont menacés plus que jamais ; les attaques qu’on leur porte, accueillies dans le Corps législatif, décident leur entière proscription : ils sont de nouveau insultés, pillés, chassés ; leurs récoltes sont dévastées, incendiées. Des fonctionnaires publics sont même accusés d’être au nombre des pillards ; on met à leur porte des placards terminés par ces mots de vive le roi ! périssent les républicains ! L’impunité continue d’enhardir tous ces brigandages. Les prêtres déportés sont accueillis avec plus d’empressement que jamais par les administrations. Ils distribuent des catéchismes contre-révolutionnaires, président des rassemblements séditieux, insultent, menacent les fonctionnaires publics, prêchent sans cesse contre la république, proscrivent les patriotes, se créent une garde de ceux qu’ils trompent et corrompent, au moyen de laquelle les agents de l’autorité sont méconnus, repoussés, assassinés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

» Des royalistes annonçaient dans le Midi, peu de jours avant le 18 fructidor, qu’avant une décade Louis XVIII serait proclamé roi.

» À l’étranger, on s’attendait à un changement total, et dans un bulletin ministériel, on ajoutait : C’est pourquoi notre ministre ne se presse pas de faire la paix. Les correspondances des royalistes annonçaient le même espoir et la même sécurité sur les événements futurs, etc., etc. ». . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

La conspiration royaliste avorta cette fois. Le conseil des Anciens et le conseil des Cinq-Cents, comptant renouer plus tard les fils du complot, sacrifièrent les députés les plus compromis, au nombre de soixante-neuf, et parmi eux Barbé-Marbois, Boissy-d’Anglas, Noailles, Pastoret, Vaublanc, Camille Jordan, etc. ; tous furent condamnés, ainsi que Pichegru et Willot, à la déportation à Cayenne, mais la plupart d’entre eux restèrent prisonniers à l’île de Ré ; proscripteurs et proscrits étaient, en somme, tous contre-révolutionnaires ; et faisant preuve d’une sage prévoyance, dont avaient malheureusement manqué les révolutionnaires de la Convention, les royalistes se gardèrent bien d’envoyer les leurs à l’échafaud, espérant que tôt ou tard viendrait l’occasion où ils prendraient part de nouveau à la chose publique ; ils ne se trompaient pas : car vous retrouverez parmi les plus fougueux, les plus implacables soutiens de la restauration de 1814 et de 1815, les Boissy-d’Anglas, les Pastoret, les Vaublanc, les Camille Jordan, ex-membres des conseils des Anciens et des Cinq-Cents, déportés en fructidor. Ah ! fils de Joël ! quel exemple !!! Si les révolutionnaires de la Convention,