Page:Sue - Les Mystères du peuple, tome 16.djvu/180

Cette page n’a pas encore été corrigée

jeunesse dorée de Fréron, se réunissent au faubourg Antoine, et la veille du 1er prairial an III (20 mai 1795), ils rédigent et répandent à profusion dans Paris la déclaration suivante, qui indiquait énergiquement le but et les moyens de l’insurrection le lendemain :

« Le peuple arrête ce qui suit :

» Art. 1er. Aujourd’hui, sans plus tarder, les citoyens, et les citoyennes de Paris se porteront en masse à la Convention nationale, afin de lui demander :

» 1°. DU PAIN !!

» 2°. L’abolition du gouvernement contre-révolutionnaire.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

» 4°. La destitution du gouvernement actuel, son remplacement instantané par d’autres membres pris sans le sein de la Convention nationale et l’arrestation de chacun des membres qui composent les comités actuels de gouvernement, comme coupables de lèse-nation et de tyrannie envers le peuple.

» 5°. La mise en liberté, à l’instant, des citoyens détenus pour avoir demandé du pain et émis leur opinion avec franchise.

» 6°. La convocation des assemblées primaires au 25 prairial prochain pour le renouvellement de toutes les autorités qui, jusqu’à cette époque, seront tenues de se comporter et d’agir constitutionnellement.

» 7°. La Convocation de l’Assemblée nationale législative qui remplacera la Convention pour le 25 messidor prochain.

» II. Pour l’exécution du présent article et des suivants, il sera conservé envers la représentation nationale le respect dû à la souveraineté du peuple français. Il sera pris les mesures nécessaires pour que la malveillance ne puisse enlever, outrager ni engager dans de fausses démarches les représentants du peuple. — En conséquence, les barrières seront à l’instant fermées à cet effet.

» Les personnes et les propriétés sont mises sous la sauvegarde du peuple.

» III. Ceux des représentants qui se trouveraient entraînés hors de leur poste seront sur-le-champ remis au sein de l’Assemblée, et placés sous la sauvegarde du peuple.

» IV. Le peuple s’emparera des barrières, de la rivière, du télégraphe, du canon d’alarme, des cloches destinées pour le tocsin et des tambours de la garde nationale, afin qu’il n’en puisse être ait aucun usage.

» V. Les canonniers, la gendarmerie, les troupe à pied et à cheval