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mais, citoyens, ne restons pas dans l’inaction, je vous en adjure, au nom du salut de la république !

LEGENDRE. — Il faudrait au moins attendre l’arrivée de Robespierre, de Saint-Just, de Lebas et de Couthon.

GUÉRIN. — Je suis complètement opposé à l’avis du citoyen Lebrenn. Notre poste est à l’Hôtel de Ville où siège actuellement la véritable représentation de la souveraineté populaire depuis que la Convention a forfait à son mandat en décrétant d’accusation sans les vouloir entendre cinq membres du souverain ! Marcher contre la Convention serait déserter notre poste.

CELLAN. — Nous ne déserterons pas plus notre poste qu’une armée ne déserte en sortant de son camp pour aller combattre l’ennemi.

QUELQUES MEMBRES. — C’est évident.

LANGLOIS. — Laisser à la Convention l’initiative de l’attaque contre la commune c’est risquer la défaite ; l’avantage en révolution est presque toujours à celui qui attaque surtout lorsqu’il a comme nous le bon droit. J’appuie énergiquement la proposition du citoyen Lebrenn.

PLUSIEURS MEMBRES. — Notre poste est ici, nous devons y rester ou périr !

VOIX NOMBREUSES. — Oui ! oui ! appuyé !

LE MAIRE DE PARIS. — Le seul gouvernement légal du pays est à cette heure le conseil général de la commune, légalement investi des pleins pouvoirs du peuple souverain. Nous n’avons pas à marcher contre la Convention, elle n’existe plus !

JEAN LEBRENN. — Ah ! citoyens, puisse-t-elle ne pas vous prouver bientôt qu’elle existe !

LE MAIRE DE PARIS. — Je mets aux voix la proposition du citoyen Jean Lebrenn : que ceux qui sont d’avis de marcher immédiatement contre la Convention lèvent la main. (Une faible minorité répond à cet appel.) La proposition du citoyen Jean Lebrenn n’est pas adoptée.

Pâris et Coffinhal rentrent dans la salle et remettent au président l’adresse au peuple qu’ils viennent de rédiger.

LE MAIRE DE PARIS. — Je vais donnez lecture au conseil de la proclamation qui va être immédiatement placardée dans Paris. (Il lit.)

« Citoyens, la patrie est plus que jamais en danger ; des scélérats dictent des lois à la Convention qu’ils oppriment. On poursuit Robespierre qui fit déclarer le principe consolant de l’existence de l’Être suprême et de l’immortalité de l’âme ! Saint-Just, cet apôtre de la vertu, qui fit cesser les trahisons du Rhin et du Nord ; qui,