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(Pâris et Coffinhal se retirent dans une salle voisine, afin de rédiger la proclamation. Un huissier entre, et s’adressant au maire :) — Une députation du club des Jacobins demande à être introduite.)

LE MAIRE DE PARIS. — Introduisez-la.

(Plusieurs membres du club des Jacobins entrent dans la salle.)


L’ORATEUR DE LA DÉPUTATION. — Citoyens, nous avons reçu la communication que vous nous avez envoyée par les citoyens Lechenard et Lanvin, pour nous instruire que le conseil général de la commune était insurgé contre les conspirateurs de la Convention ; le club des Jacobins nous a délégués pour vous répondre : que nous saurons vaincre ou mourir en hommes libres ; nous ne supporterons jamais le joug des scélérats. La patrie est en danger, les jacobins sont à leur poste ; le club s’est déclaré en permanence.

LE MAIRE DE PARIS. — Le conseil général de la commune n’attendait pas moins du patriotisme des jacobins. Efforcez-vous, citoyens, en retournant au club, d’éclairer le peuple sur les perfides manœuvres de ses ennemis.


L’ORATEUR DES JACOBINS. — Nous démasquerons les traîtres !

La députation sort, un huissier introduit une autre députation. L’orateur, s’adressant aux membres du conseil :

— Citoyens, au nom de toutes les autorités constituées et de la force armée de la section de l’Indivisibilité, nous demandons de prêter entre vos mains le serment civique.

LE MAIRE DE PARIS. — « Au nom des droits sacrés de l’homme, au nom de la république, jurez-vous d’anéantir la nouvelle faction qui veut assassiner le peuple et la liberté ? »


L’ORATEUR ET LES DÉLÉGUÉS, d’une voix forte. — Nous le jurons, au nom de tous les patriotes de la section !

La députation quitte la salle aux cris de : Vive la république !

LE MAIRE DE PARIS, après lecture d’une dépêche. — Les administrateurs de la police informent le conseil général de la commune que, malgré les décrets de la Convention, ils ont mis en liberté les citoyens Vilatte et Boulanger, et qu’ils envoient en voiture à la commune, sous la protection d’une escorte de patriotes, le digne représentant du peuple Couthon, incarcéré par décret de la Convention, dans l’un des bâtiments de l’administration de la police.

COCHEFER. — Les troupes conventionnelles vont se mettre sans doute en marche contre la commune, notre artillerie n’est pas nombreuse, je demande que les canons de ma section (celle des Marchés) soient amenés sur la place de l’Hôtel-de-Ville.