LE MARQUIS. — Ce placard à double fond me rappelle… hi ! hi ! hi ! certaine galante et bouffonne aventure dont je fus le héros, et que je vais vous narrer. C’était en 1787, et…
LE COMTE DE PLOUERNEL. — Au diable le fâcheux ! Fais-nous grâce, marquis, de tes histoires…
L’ÉVÊQUE. — Marquis, pourquoi es-tu rentré en France, au péril de ta vie ?
LE MARQUIS. — Tête bleue ! pour sauver mon roi.
L’ÉVÊQUE. — Et c’est ainsi que tu prétends le sauver, en interrompant nos délibérations par tes insupportables lazzi ?
LE MARQUIS. — Mais vous ne délibérez rien du tout ; vous restez là comme des coccigrues… Hi ! hi ! hi !
LE JÉSUITE MORLET. — Cet étourneau a raison. Nous n’en finirons point, si nous ne mettons d’ordre en ceci. Il faut que quelqu’un préside cette réunion, je la préside. Personne n’a la parole si je ne la lui donne… et je la prends…
L’ÉVÊQUE. — Vous présidez, révérend, vous présidez, c’est bientôt dit. Et de quel droit ?
LE JÉSUITE MORLET. — Du droit que l’homme sensé a sur les fous tels que le marquis ! du droit que me donne mon âge, car je suis ici, et de beaucoup, votre aîné à tous.
LE COMTE DE PLOUERNEL. — Soit, présidez !
L’ÉVÊQUE. — S’il s’agit uniquement d’une préséance d’âge, j’y consens.
LE MARQUIS. — Moi de même… hi ! hi ! hi !
LE COMTE DE PLOUERNEL. — Mon Dieu ! marquis, c’est à te jeter par les fenêtres ; je te demande un peu pourquoi tu ris ?
LE MARQUIS. — Dame ! je ne sais pas, je ris, hi ! hi ! hi ! parce que je suis très-gai, je l’ai toujours été ; à ce point qu’une fois, étant tout petit, je…
LE JÉSUITE MORLET. — Taisez-vous, marquis, vous n’avez pas la parole. Je vais poser en deux mots la question, la voici : Demain