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LOUIS XVI, toujours impassible. — Je ne la connais pas. (Mouvement d’indignation croissante et prolongée.)

VALAZÉ. — Lettre de Laporte, sans date, mais apostillée de la main de Louis Capet, contenant des détails sur les derniers moments de Mirabeau, sur les soins pris pour dérober à la connaissance des hommes des papiers d’un grand intérêt dont Mirabeau était dépositaire.

LOUIS XVI. — Je ne reconnais pas davantage cette lettre que les autres. (Explosion de violents murmures ; le président obtient à grand’peine le silence.)

VALAZÉ. — Projet de révision de constitution, signé La Fayette, adressé, le 6 avril 1790, à Louis Capet, et apostillé d’une lettre de sa main. (À Louis XVI.) Connaissez-vous cette écriture ?

LOUIS XVI. — Non.

VALAZÉ. — Votre apostille ?

LOUIS XVI. — Non. (Mouvement prolongé dans l’Assemblée ; explosion de cris, de huées dans les tribunes.)

VALAZÉ. — Lettre de Laporte, du 19 avril 1791, apostillée par Louis Capet, et mentionnant un entretien avec Rivarol.

LOUIS XVI. — Je ne la connais pas.

VALAZÉ. — Lettre de Laporte, du 10 avril 1791, apostillée de Louis Capet, et dans laquelle on paraît se plaindre de Mirabeau, de l’abbé de Périgord, de M. d’André et de M. de Beaumetz, qui ne semblent pas reconnaissants des sacrifices d’argent que l’on a faits pour eux ?

LOUIS XVI. — Je ne connais point cette lettre.

VALAZÉ. — Plusieurs autres pièces enfermées dans l’armoire de fer.

LE PRÉSIDENT. — Avant de continuer l’interrogatoire à ce sujet, je demande à poser à l’accusé une question préliminaire. (S’adressant à Louis XVI.) Avez-vous fait construire une armoire de fer aux Tuileries et y avez-vous renfermé des papiers ?