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« Il est ordonné de raser la maison de quiconque sera convaincu d’agiotage ou de vente au-dessus du maximum.

» SAINT-JUST, LEBAS.

 » 1er nivose an II (1793). »

— Je vous réponds, camarades, qu’en présence de ce décret, les velléités d’agio et d’accaparement se sont évanouies comme par enchantement, — ajoute le volontaire. — Enfin, Saint-Just et Lebas ont pris une mesure de la plus haute importance, relative à l’instruction publique. Ils savaient que l’une des causes les plus sérieuses du fédéralisme en Alsace tenait à ce que la population, étant allemande, non de cœur sans doute, mais d’idiome, tendait à se fédérer en dehors de provinces où l’on parlait la langue française, qu’ils ignoraient complètement.

— Témoin notre animal d’aubergiste ! — s’écrie Castillon. — Vous avez entendu l’affreux charabia dont il a hérité de ses parents, le malheureux…

— Eh bien, camarade, — répond en riant le volontaire, — notre hôte ne laissera pas un pareil héritage à ses enfants, grâce à ce dernier décret rendu par Saint-Just et Lebas :

« Provisoirement, et jusqu’à l’établissement général de l’instruction publique, il sera fondé dans chaque canton et commune du Bas-Rhin une école gratuite de langue française : le département prendra sur les fonds provenant de l’emprunt sur les riches une somme de six cent mille livres pour organiser ces écoles.


» SAINT-JUST, LEBAS.

 » 4 nivose an II (1793). »

— Eh bien, citoyen, je vous le répète, — poursuit le volontaire, — l’énergie de ces décrets rigoureusement exécutés, dans l’intérêt du pauvre, du soldat, des veuves, des orphelins, a suffit à Saint-Just et à Lebas pour tenir en bride les ennemis de la république, et les faire largement contribuer aux dépenses de la nation. Le tribunal révolutionnaire, épuré des membres hébertistes dont Schneider, le