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les places publiques en ateliers d’armes, le sol des caves sera lessivé pour en extraire le salpêtre.

» Art. 3. — Les armes de calibre seront exclusivement confiées à ceux qui marcheront à l’ennemi, le service de l’intérieur se fera avec des fusils de chasse et l’arme blanche.

» Art. 4. — Les chevaux de selle seront requis pour compléter les corps de cavalerie ; les chevaux de trait, autres que ceux employés à l’agriculture, conduiront l’artillerie et les vivres.

» Art. 5. — Le comité de salut public est chargé de prendre toutes les mesures pour établir sans délai une fabrication extraordinaire d’armes de tout genre, qui réponde à l’état et à l’énergie du peuple français.

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» Art. 8. — La levée sera générale. Les citoyens non mariés ou veufs sans enfants, de dix-huit à vingt-cinq ans, marcheront les premiers. Ils se rendront sans délai au chef-lieu de leur district, où ils s’exerceront tous les jours au maniement des armes en attendant l’ordre du départ.

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» Art. 11. — Le bataillon qui sera organisé dans chaque district sera réuni sous une bannière portant cette inscription : Le peuple français debout contre les tyrans. »

Oui ! le peuple français sera bientôt tout entier debout contre les tyrans, si j’en crois la furie guerrière dont la nation entière est possédée contre les rois de l’Europe. L’effet produit aujourd’hui à Paris par les derniers décrets de la Convention a été immense, indescriptible. Merci Dieu ! la commande de fusils dont je suis chargé touche à sa fin, avant quinze jours je pourrai rejoindre l’armée. Castillon et moi nous nous enrôlerons dans l’un des bataillons de volontaires parisiens. Il m’est impossible de résister plus longtemps au désir d’accomplir mon devoir civique d’une manière plus active que je ne le fais en forgeant des armes pour nos frères qui versent leur sang à