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la bonne femme, tenant à donner un certain attrait mystérieux à son récit ; — je me dis donc : « Si c’est un malfaiteur qui est chez mademoiselle, je vais bien le savoir. » Alors qu’est-ce que je fais ? je frappe à la porte en criant : « Mademoiselle, êtes-vous là ?… » Pas de réponse ; je frappe encore… pas de réponse… Alors je me dis : « C’est évidemment un malfaiteur. » Je descends en hâte chercher la clef de mademoiselle, et ma foi, au risque de ce qui pouvait m’arriver, j’ouvre brusquement la porte…

— C’est ce que vous auriez dû faire tout d’abord… Enfin, qu’avez-vous vu ?

— Personne… absolument personne… Tout était bien en ordre, comme toujours, dans la chambre de mademoiselle. Sa table à ouvrage et l’autre petite table où elle écrit étaient à leur place accoutumée, près de la fenêtre mansardée qui donne sur le jardin, et comme elle était ouverte, je regarde par cette fenêtre, je ne vois ni échelle ni corde qui aurait pu servir au malfaiteur pour s’introduire ou s’évader… Je visite le dessous du lit… personne ! Alors… je me dis…

— Il résulte de ceci, ma bonne Gertrude, que vous avez cru entendre marcher dans la chambre de ma sœur et que vous vous êtes trompée, voilà tout… Maintenant, dites-moi comment se trouve Olivier.

— Lorsque j’ai frappé à sa porte, il dormait d’un fier somme, car il ne m’a pas d’abord entendue.

— Tant mieux… S’il dormait profondément, c’est un heureux symptôme.

— Je lui ai demandé à travers la porte comment il allait, s’il avait besoin de quelque chose. Il m’a répondu qu’il s’était couché après avoir bu sa tisane bien chaude, qu’il venait de s’endormir quand je l’ai réveillé, qu’il se trouvait mieux et espérait passer une bonne nuit.

— Pauvre enfant… puisse cet espoir se réaliser !… Allez dire, Gertrude,