— Allons, en route, fillot, — dit le jésuite se dirigeant vers la porte, — viens, mon enfant.
— Me voici, — répond le petit Rodin se signant et se relevant, — je vous suis… doux parrain.
Jean Lebrenn, officier municipal, était chargé, cette nuit-là, de concourir à la surveillance de Louis XVI, détenu au Temple avec sa famille, depuis le 10 août 1792.
En France, les écrivains royalistes, et à l’étranger, les émigrés, ont répandu et répandent les calomnies les plus absurdes ou les plus noires sur : — « les privations de toutes sortes, les persécutions odieuses, les mauvais traitements auxquels la famille royale est exposée de la part de ses impitoyables geôliers. Le roi et les siens manquent souvent du nécessaire ; la reine est obligée de rapiécer son unique robe et celle de sa fille, etc., etc. »
À ces absurdes et noires calomnies, il faut répondre en quelques lignes par des faits, par des chiffres irrécusables, puisés dans les procès-verbaux officiels de la commune de Paris ou dans les rapports des commissaires municipaux chargés de la surveillance du ci-devant roi ; voici donc quelques extraits de ces procès-verbaux, de ces rapports, dont l’authenticité ne saurait être mise en doute :
«… L’appartement occupé par Louis Capet au Temple est situé dans la grosse tour et composé d’une antichambre, d’une chambre à coucher et de deux cabinets pratiqués dans chaque tourelle ; les dépendances de cet appartement consistent en une salle pour les commissaires municipaux et une pièce où se tiennent les domestiques de Louis Capet. Au premier étage et au troisième, sont établis des corps de garde. Le rez-de-chaussée de la tour, composé de cinq ou six pièces, est destiné au dauphin ; le petit appartement adjacent à la tour est occupé par Marie-Antoinette, sa fille, et madame Élisabeth. Cet appartement est composé de quatre pièces