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trouvent de créance… Danton, royaliste… Marat, monarchiste… Robespierre, agent secret de Pitt et de Cobourg… ça se croira, et ça se croira d’autant plus volontiers que c’est monstrueusement absurde. N’avons-nous pas la fameuse devise catholique : Credo quia absurdum, je crois parce que c’est absurde !

L’ABBÉ ROUX. — En somme, les divisions, les amères récriminations des conventionnels entre eux, l’opposition de la majorité, dont la gironde dispose, ont, jusqu’ici, paralysé le complet développement des mesures révolutionnaires qui seules pourraient sauver la république ; et lorsqu’à cette cause d’inaction mortelle se joindront l’explosion de la guerre civile dans l’Ouest et dans le Midi, l’envahissement des frontières amené par la trahison de Dumouriez, dont l’armée servira d’avant-garde aux coalisés, il est impossible que la révolution ne succombe point, et de cette chute se glorifiera le Seigneur… Car, certes, j’espérais le triomphe de la république théocratique dont notre saint-père eut été le chef temporel et spirituel ; mais à la république des jacobins, je préférerais mille fois la monarchie, qui du moins, dans son intérêt même, relèvera, renforcera la puissance de l’Église catholique.

M.HUBERT. — Ainsi que moi, constitutionnel de 1791, je préfère, après tout, la monarchie absolue ; car, du moins, par principe, elle sauvegarde la propriété, l’héritage, dont elle est le symbole, et, grâce à son armée, elle est assez puissante pour museler cette infâme populace.

LE LYONNAIS. — La monarchie nous rendra nos immunités provinciales dont nous étions si fiers !

LE NANTAIS. — Les fermes générales, les maltôtes qui nous enrichissaient.

LE TOULONAIS. — Les offices héréditaires qui nous servaient à doter nos fils !

LE JÉSUITE MORLET. — Pour Dieu, messieurs et honorables complices, ne commençons pas d’énumérer les causes en vertu de quoi