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Je cite ici, fils de Joël, je cite ici, la rougeur au front, quelques lignes d’une feuille immonde qui, malgré son civisme apparent ou réel, eût souillé, déshonoré la plus sainte des causes, si cette feuille n’eût été que l’expression d’une ignoble individualité. LE PÈRE DUCHESNE, rédigé par Hébert, substitut du procureur de la commune de Paris, semblait prendre à tâche de dépraver, de dégrader le peuple à force de cynisme et de grossièreté de langage. Cet Hébert, qui inspire à Robespierre la plus légitime aversion, cet Hébert, insultant journellement au bon sens des masses, et méconnaissant leur affinité naturelle pour ce qui est pur et élevé, ose prétendre parler le langage du peuple en accumulant dans son journal les propos les plus obscènes, les plus crapuleux : témoin ce passage, spécimen de ces indignités :

« Oraison funèbre de Louis Capet, prononcée par le véritable PÈRE DUCHÊNE, f… ! en présence des braves sans-culottes de tous les départements. Sa grande colère contre les b… de calotins qui veulent canoniser le tyran et vendre sa défroque aux badauds pour en faire des reliques.

» Capet est enfin mort, f… ! Je ne dirai pas, comme certains badauds : N’en parlons plus !… Parlons-en, au contraire, pour nous rappeler tous ses crimes, et inspirer à tous les hommes l’horreur qu’ils doivent avoir des rois. — Voilà, f… ! ce qui m’engage à entreprendre l’oraison funèbre de ce b… de défunt, non pour faire son éloge ou adoucir ses défauts, mais pour le peindre tel qu’il fut. Je transcris mot pour mot le discours que j’ai prononcé devant la crème des républicains. Lisez et frémissez, f… ! etc., etc., etc. »

Détournons les yeux de ces turpitudes, et terminons nos citations par ces lignes d’une mâle et patriotique éloquence, extraites des Révolutions de Paris (n° CLXXXV).