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Capet n’est plus… Peuples de l’Europe… peuples de la terre… contemplez les trônes… vous voyez qu’ils ne sont que poussière… La France vient de donner un grand exemple aux peuples et une grande leçon aux rois pour le bonheur de l’humanité ! les uns et les autres puissent-ils en profiter !!! Jour célèbre, jour à jamais mémorable, puisses-tu arriver pur à la postérité… Que la calomnie ne t’approche jamais ! Historiens, soyez dignes de l’époque, écrivez la vérité, rien que la vérité… jamais elle ne fut plus sainte, jamais elle ne fut plus belle à dire. ». . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

ROBESPIERRE, dans une de ses lettres à ses commettants (IIe trimestre, page 8), apprécie ainsi avec une admirable justesse les conséquences de ce grand événement politique :

« Citoyens ! le tyran est tombé sous le glaive des lois. Ce grand acte de justice a consterné l’aristocratie, anéanti la superstition royale, créé la république ; il imprime un grand caractère à la Convention nationale et la rend digne de la confiance des Français. L’attitude imposante et majestueuse du peuple en cette circonstance solennelle doit épouvanter les tyrans de la terre plus que l’échafaud de leur pareil : un silence profond a régné jusqu’au moment où la tête de Louis XVI est tombée sous le glaive de la loi. À cet instant les airs retentirent de ce cri unanime poussé par cent mille citoyens : Vive la république ! … Ce n’était point la barbare curiosité d’hommes qui viennent repaître leurs regards du supplice d’un homme, c’était l’intérêt puissant d’un peuple passionné pour la liberté qui s’assurait des derniers soupirs de la royauté !… Jadis, lorsqu’un roi mourait à Versailles, on annonçait aussitôt le règne de son successeur par ce cri : — Le roi est mort, vive le roi ! comme pour faire comprendre à la nation que le despotisme était immortel. Ici, tout un peuple, avec un instinct sublime, s’écria : — Vive la république ! pour apprendre à l’univers que la tyrannie était morte avec le tyran. ». . . . . . . . . . .