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» Que le décret rendu le 15 juillet par l’Assemblée ne contient aucune disposition relative à Louis XVI ;

» Qu’en obéissant à ce décret, il importe de statuer promptement sur le sort de cet individu ;

» Que sa conduite doit servir de base à la discussion ;

» Que son parjure, sa désertion, sa protestation, emportent abdication formelle de la couronne ;

» Que l’Assemblée nationale en a préjugé ainsi en s’emparant du pouvoir exécutif, en suspendant les pouvoirs du roi et en le tenant dans un état d’arrestation ;

» Que de nouvelles promesses de la part de Louis XVI n’offriraient point une garantie suffisante contre une conspiration nouvelle ;

» Qu’enfin, il serait contraire à la majesté de la nation comme à ses intérêts de confier désormais les rênes de l’État à un homme traître, parjure et fugitif ;

» Les soussignés demandent formellement et spécialement que l’Assemblée nationale ait à recevoir au nom de la nation l’abdication faite le 21 juin par Louis XVI et à pourvoir à son remplacement par tous les moyens constitutionnels ;

» Déclarant les soussignés qu’ils ne reconnaîtront jamais Louis XVI pour leur roi, à moins que la majorité de la nation n’émette un vœu contraire à celui de la présente pétition. »

Le peuple, satisfait de la teneur de cette pétition, quitte la salle des jacobins croyant la séance terminée. Il n’en fut pas ainsi, un nombre assez considérable de membres restèrent réunis, et entre autres Brissot, l’un des rédacteurs de l’adresse ; il en fit, à la demande de plusieurs jacobins, une seconde lecture, et, après un examen approfondi de sang-froid, il fut reconnu que cette adresse rédigée, votée dans un mouvement d’entraînement, pouvait à la rigueur sembler porter atteinte aux droits de l’Assemblée qui, nous l’avons dit, par son décret du même jour (16 juillet 1791), précisant les actes qui pourraient à l’avenir amener l’abdication forcée de Louis XVI, le