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» Il nous rend nos serments puisqu’il trahit le sien.
» Si parmi vous, Français, il se trouvait un traître
» Qui regrettât le roi et QUI VOULÛT UN MAÎTRE,
» Que le perfide meure au milieu des tourments ;
» Que sa cendre coupable, abandonnée aux vents,
» Ne laisse ici qu’un nom plus odieux encore
» Que le nom des tyrans que l’homme abhorre ! »

À ces vers émanés du club des Cordeliers, était joint le placard suivant :


« — Les Français libres composant la société des amis des droits de l’homme ou du citoyen, le club des Cordeliers déclare qu’elle renferme autant de tyrannicides que de membres. Tous ont juré de poignarder les tyrans qui oseraient attenter à notre liberté.

» Legendre, président,...............................
» Colin, Champion, secrétaires. »...............................


Au faubourg Saint-Marceau, nous avons vu des hommes, des femmes, des enfants ivres de joie danser autour d’un arbre de la liberté en répétant cette chanson populaire improvisée pour les circonstances, sur l’air de Marlborough :

« VETO s’en va-t’en guerre,
» Mironton-ton-ton-mirontaine ;
» Il part à la légère,
» Mais il lui en cuira ! »

(Le second couplet, mis dans la bouche de Louis XVI, faisait ainsi allusion à ses fonctions de roi constitutionnel gagé par la nation.)

« J’gagnerai ma nourriture,
» Mironton-ton-ton-mirontaine,
» Je vous f’rai une serrure
» Dont vous gard’rez la clef.

» Je m’ennuie d’ma couronne !
» Mironton-ton-ton-mirontaine,
» J’la laisse à qui me donne
» Du vin de Malaga !

» Dites qu’on m’en apporte,
» Mironton-ton-ton-mirontaine,