de l’Assemblée nationale auront force de loi dans le royaume. — Le comité militaire veillera à la sûreté intérieure.
- » 22 juin 1791.
» Le Président de l’Assemblée nationale. »
— Frère… tu le verras… ces bourgeois de la Constituante perdront cette occasion légale, comme ils disent, et peut-être unique de longtemps, d’en finir avec leur système bâtard et de proclamer la république… Ne tentent-ils pas déjà de mettre Louis XVI hors de cause, de l’innocenter d’avance en parlant des machinateurs de son évasion… comme s’il n’était pas, lui, personnellement responsable de sa conduite.
Telles furent les premières paroles de ma sœur. Les événements lui ont, hélas ! donné raison. Nous sommes sortis afin de parcourir Paris, et de nous rendre compte de l’impression causée par la fuite du roi, nous attendant à quelque grand mouvement populaire dans cette circonstance décisive ; une foule innombrable encombrait surtout le jardin du Palais-Royal, la place du Palais-Royal, la place de l’Hôtel-de-Ville, les abords des Tuileries et de l’Assemblée nationale. À dix heures du matin, la municipalité fit tirer trois coups de canon en signe d’alarme au moment où l’on placardait le décret de l’Assemblée nationale relatif à l’évasion de Louis XVI ; le tocsin sonnait, les tambours de la garde nationale battaient le rappel : des dragons, des officiers de l’état-major de La Fayette, des Bleuets, comme on les appelle, passaient au galop dans les rues et portaient des ordres, tandis que de nombreuses patrouilles de la garde soldée parcouraient la ville. Les bourgeois semblaient généralement atterrés ; leur roi, par son évasion, qu’ils flétrissaient d’insigne lâcheté, — « les laissait sans bouclier exposés au déchaînement du peuple. » — Je cite ces paroles textuelles, nous les avons entendu prononcer aux abords du Louvre, tandis que des gens du peuple, montrant le bâtiment des séances de l’Assemblée, disaient