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dissements universels ébranlent les voûtes de la salle ; l’enthousiasme, l’attendrissement, sont à leur comble ; le roi, la famille royale, sont eux-mêmes vivement émus. Le citoyen blessé, qui vient de donner un si admirable exemple de fraternité, épuisé par la fatigue du combat, par la perte de son sang et par tant de vives sensations, pâlit, défaille et tombe dans les bras du soldat suisse. Celui-ci, aidé des membres du bureau, secourt son sauveur, qui bientôt revenant à lui s’écrie :

« — Je supplie l’Assemblée de permettre que ce soldat puisse demeurer chez moi… je le protégerai… je pourvoirai à ses besoins. (Les applaudissements recommencent.)

« le président. — Je demande à l’Assemblée que le nom du digne citoyen que vous venez d’entendre soit inscrit au procès-verbal ?

» de toutes parts. — Oui… oui !

» le président, très-ému, s’adressant au citoyen. — Votre nom, je vous prie ?

» le citoyen. — Je me nomme Clément. »

Des bravos enthousiastes éclatent de nouveau. Une voix des tribunes s’écrie :

« — Honneur à toi, citoyen Clément, le bien nommé !

» thuriot. — Je demande que les secrétaires de l’Assemblée recueillent tous les actes qui caractérisent un civisme aussi généreux que celui dont nous venons d’être témoins ! »

La motion de Thuriot est votée à l’unanimité. Duhem monte à la tribune, afin de rendre compte à l’Assemblée de la mission qu’il a reçue.

« duhem. — L’Assemblée m’a député, avec mon collègue Kersaint, afin de tenter de ramener le calme dans la population. Je déclare que tous les citoyens, malgré l’effervescence du moment, ont juré fidélité et soumission à nos nouveaux décrets, dont je leur ai donné connaissance.