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tribunes, à s’abstenir maintenant de toute interruption. Plus les circonstances sont graves, plus nous devons apporter de calme, de dignité dans nos délibérations. (Assentiment général.) La séance est reprise. (S’adressant à l’orateur de la commune debout à la barre.) Vous avez la parole.

» l’orateur de la commune. — Citoyens législateurs… au nom du peuple vainqueur ! nous venons vous demander la déchéance de Louis Capet. (Tous les yeux se tournent vers la loge où Louis XVI tient toujours son front caché dans ses mains.) — Demain nous apporterons à l’Assemblée le procès-verbal de cette à jamais mémorable journée du 10 août 1792. Ce procès-verbal doit être envoyé aux quarante-quatre mille municipalités de France, afin d’enflammer leur civisme ! (Bravos.) Nous vous annonçons que Pétion, Manuel et Danton sont toujours nos collègues à la commune… et qu’elle a nommé le citoyen Santerre au commandement de la force armée de Paris.

» bazire. — Il vient d’arriver à l’instant des dépêches de M. de La Fayette… Je demande que la commission extraordinaire se rassemble à l’instant, afin de prendre connaissance de ces dépêches et d’en rendre compte à l’Assemblée.

(— Adopté. — Adopté.)

» le président. — Un citoyen, blessé à l’attaque du château, vient de remettre à l’instant sur le bureau une boîte de bijoux trouvée dans l’appartement de la reine… pendant l’invasion des Tuileries par le peuple…

» bazire. — Je propose à l’Assemblée de décréter que les citoyens suisses et autres étrangers, résidant à Paris, sont placés sous la sauvegarde de la loi et des vertus hospitalières du peuple français !

(Cette motion est adoptée à l’unanimité aux applaudissements redoublés des tribunes.)

» le président. — Des citoyens admis à la barre viennent encore