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prend l’avocat, et il poursuit ainsi : — « L’Assemblée déclare de nouveau qu’il ne peut exister d’intermédiaires entre elle et le roi, — que les agents civils et militaires de l’autorité royale sont responsables de toute entreprise contraire aux droits de la nation et aux décrets de l’Assemblée. — L’Assemblée déclarait enfin que les ministres et les conseils actuels de Sa Majesté, de quelque rang de l’État qu’ils pussent être… (remarquez bien ceci… citoyens… ce passage s’adressait aux princes de la famille royale connus comme contre-révolutionnaires) sont personnellement responsables des malheurs présents et de ceux qui peuvent suivre. » — En d’autres termes, citoyens, si les altesses royales, sérénissimes et autres sont convaincues de complots contre la nation… meurent les conspirateurs ! ! Telle a été la courageuse déclaration de l’Assemblée ; je vous le demande, citoyens, oui ou non, avons-nous agi en bons patriotes ?

— Oui, oui ! — Bravo ! — Vive Desmarais ! — Vive l’Assemblée ! — Vive la nation !

— Ces témoignages, ces promesses de votre héroïque appui, citoyens, doubleront nos forces… Oui ! — reprend M. Desmarais, — oui, nous l’accomplirons envers et contre tous, cette immortelle révolution qui va changer la face de l’ancien monde… et s’il faut de nouveau courir aux armes… citoyens ! des premiers, nous marcherons à votre tête contre les sbires de la tyrannie ! !…

— Vive Desmarais ! — Vive le courageux défenseur du peuple !

— Ai-je besoin d’ajouter, citoyens, que rien ne pouvait être plus doux, plus cher à mon cœur que de répondre à l’interprète des sentiments de fraternelle affection dont vous m’honorez ?… J’ai nommé l’un des héros de cette victorieuse journée… le brave citoyen Jean Lebrenn ! mon jeune, mon digne ami ! le fils de l’une des victimes arrachées à ces effroyables sépulcres… où elles étaient ensevelies vivantes… Oh ! noble vieillard ! — ajoute d’une voix profondément émue M. Desmarais, désignant au loin du geste le père de Jean Lebrenn, — hélas !… devenu aveugle dans les cachots de l’arbitraire,