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enfants, vieillards, tout hérétique tombé au pouvoir de fra‑Hervé est mis à mort avec de singuliers raffinements… juste punition de ces ensabbatés… Mais revenons à nos pasquils ; Berthe, ta provision n’est pas épuisée, j’imagine ? 


berthe de verceil. — J’ai ménagé les meilleurs pour la fin ; et quoique ceux-là soient en prose, ils sont plus mordants que les autres. Écoutez. (Elle lit.)


« ouvrages nouveaux
» composant
» la bibliothèque de la cour.

» Le Pot-Pourri des affaires de France, traduit d’italien en français, par la reine de France.

» L’Oisonnerie générale, par le cardinal de Bourbon.

» Histoire de Ganimède, par le duc d’Anjou, fils favori de la reine. »

diane de sauveterre, riant. — Il n’aura point écrit ce beau livre tout seul ; je gage que le gentil Odet, fils de M. Neroweg de Plouernel, aura aidé monseigneur le duc d’Anjou dans cette occupation littéraire. Ces deux jouvenceaux sont inséparables !

clorinde de vaucernay, riant à gorge déployée. — Ô Italiam !… Italiam !…

diane de sauveterre, riant. — Tu parles latin, ma mie ?

clorinde de vaucernay. — Par vergogne !

berthe de verceil. — Quant à moi, j’ai horreur de ces petits hermaphrodites, attifés comme des femmes et portant fraises gauderonnées, joyaux aux oreilles, éventail à la main ! Que Vénus nous garde du règne des mignons !

diane de sauveterre. — Jalouse !

berthe de verceil. — Chacun prêche pour son saint… Je continue le pasquil. (Elle lit.)

« — Traité singulier de l’Inceste, par Mgr l’archevêque de Lyon, imprimé nouvellement et dédié à Mlle de Griselle, sa sœur. »