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dée par M. de Biron, a paru en vue de La Rochelle et a pris position hors de portée de notre artillerie.

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12 novembre 1572. — M. de Biron a reçu des renforts considérables et une partie de son matériel de siège ; il s’est rapproché de la ville et a établi son camp à Saint-André. Le colonel Strozzi, l’un des meilleurs officiers de l’armée catholique, occupe Puy-Liboreau ; le colonel Saint-Martin, à la tête de douze cents hommes, s’est logé à la Gord ; le colonel Goas à Rompsay, avec six compagnies d’infanterie ; et M. du Guast, l’un des mignons du duc d’Anjou (frère du roi Charles IX), occupe Aytré, avec deux régiments de vieilles troupes. Nous avions prévu ces dispositions de l’ennemi, et afin qu’il ne trouvât d’autre abri que des décombres, les habitants d’Aytré avaient vaillamment mis le feu à leur bourg

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8 décembre 1572. — L’armée ennemie reçoit des renforts considérables, étend ses quartiers ; le blocus se resserre. Chaque jour s’engagent de rudes escarmouches entre nous et les royalistes ; ils perdent à ce jeu beaucoup de monde. Confiants en leur nombre, ils s’aventurent au milieu de nos vignobles entourés de murailles et de fossés, ou à travers le labyrinthe de chemins à peine tracés dans les marais salins ; nous nous embusquons derrière les haies, au fond des fossés, ou parmi les roseaux des marais, nos arquebuses déciment les catholiques ; s’ils tentent de nous poursuivre, ils disparaissent engloutis dans la profondeur des tourbières couvertes d’une herbe verdoyante, qu’ils ne savent distinguer de celle des prairies. C’est une guerre d’embuscades, semblable à cette lutte patriotique que les Armoricains soutenaient dans leurs landes, dans leurs marais, dans leurs bois, contre les soldats du fils de Charlemagne, au temps de notre aïeul Vortigern.

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13 décembre 1572. — Hier, combat acharné au gros bourg de