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Jamais la raison, la dignité humaine, la conscience du droit, le saint amour de la liberté, la généreuse horreur de la tyrannie, n’ont parlé un langage plus éloquent, plus chaleureux, que dans ce livre immortel ! C’est un cri d’exécration et d’anathème contre l’oppression ; ce cri vengeur, sorti de l’âme indignée d’un grand citoyen, fait vibrer tous les nobles cœurs ! Ces pages, où chaque mot respire une conviction ardente, ont redoublé la foi des honnêtes gens qui, poussés à bout par les crimes affreux dont la royauté, complice ou instrument de l’Église de Rome, s’est encore souillée en ce siècle-ci, songent fermement, ainsi que plusieurs provinces des Pays-Bas, à suivre l’exemple des cantons suisses, fédérés en république. Le livre d’Estienne de la Boétie, en appelant tous les opprimés à la résistance contre un qui les opprime, leur expose avec une âpre et impitoyable logique les causes abjectes de leur servitude volontaire, second titre de ce livre admirable ! (Moi, Antonicq Lebrenn, qui écris ceci, je crains que cette œuvre patriotique, proscrite sur tous les points de la France, ne puisse traverser les âges ; je veux donc, fils de Joel, vous