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maisons, malgré la paix signée, promulguée, jurée, prévoyaient avec raison quelque nouveau piège caché sous cette paix trompeuse. Antonicq Lebrenn ne s’était séparé de MM. de Coligny et de Lanoüe qu’après la fin de la guerre ; il leur avait confié la lettre d’Anna-Bell adressée à Odelin Lebrenn, lettre dans laquelle la fille d’honneur de Catherine de Médicis rapportait l’entretien surpris par elle entre cette reine infâme et le jésuite Lefèvre, leur projet d’endormir les huguenots dans la sécurité d’une pacification mensongère, afin de les surprendre désarmés, confiants, et de les exterminer le même jour, à la même heure, sur tous les points du royaume. Ce projet parut si monstrueux à Coligny, qu’il le considéra comme un rêve de la scélératesse en délire et le crut impraticable, ne fût-ce que par le manque de bourreaux nécessaires à cette immense boucherie.

L’amiral se trompait : les bourreaux ne font jamais faute au parti catholique ; ils se lèvent par milliers à la voix des prêtres de Rome… Lisez la fin de cette légende, fils de Joel, vous assisterez à un forfait jusqu’alors inouï dans l’histoire de l’humanité.