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pin ; le pasteur reprend d’une voix émue, s’adressant aux fiancés :

« — Écoutez comment Notre-Seigneur enseigne que le lien du mariage est sacré, et que les hommes n’ont pas le droit de le rompre :

» — Des pharisiens, — dit l’Évangile, — vinrent pour surprendre Jésus et lui dirent : — Est-il permis à un homme de répudier sa femme pour quelque cause que ce soit ? — Jésus leur répondit : — N’avez-vous pas lu : que le Créateur fit au commencement du monde un homme et une femme et qu’il leur dit : — L’homme s’attachera à sa femme ; ils seront deux en une seule personne ? — que l’homme ne sépare donc pas ce que Dieu a joint.

» Vous donc, Hêna Lebrenn et Ernest Rennepont, instruits de la volonté de Dieu, voulez-vous vivre dans ce saint état du mariage que Dieu lui-même a institué et que saint Paul représente comme honorable entre tous les états ? Si tel est votre dessein, Hêna Lebrenn, Ernest Rennepont, faites connaître votre volonté… Voulez-vous être unis l’un à l’autre ? »

— Oui ! — répondit Ernest avec expansion en levant les yeux, comme pour prendre le ciel à témoin de cet engagement sacré.

— Oui… — dit à son tour Hêna. Et toute son âme vibra dans sa réponse.

« — Puisqu’il en est ainsi, — reprit le pasteur, — que le Seigneur daigne bénir votre dessein ! Vous, Ernest Rennepont, vous déclarez ici devant Dieu que vous avez pris et que vous prenez pour épouse Hêna Lebrenn, ici présente ?… Vous promettez de vivre saintement avec elle, de lui garder votre foi, comme c’est le devoir d’un bon et fidèle mari ? et comme Dieu vous le commande dans sa parole ?… »

— Oui ! — répondit Ernest Rennepont en jetant sur sa fiancée un regard ineffable.


« — Et vous, Hêna Lebrenn, vous déclarez ici devant Dieu que vous avez pris, que vous prenez Ernest Rennepont, ici présent,